Impressions d'Olivier du 01 Février!!!



La Paz !! En voilà une qui porte bien son nom...
Après 10 jours de montagnes et d'Altiplano (entre 3500 et 4200 mètres d'altitude), je suis véritablement... "tombé" dedans !
J'y suis tombé de fatigue, d'abord.
J'y suis tombé parce que c'est un trou, aussi.
Ville étroite, toute en pente, construite a flanc de montagne.
Montagnes rouges, vertes, ocres, grises, belles...
Montagnes "verticales" (eh oui!), érodées, ravinées par la pluie.
Des immeubles grands comme chez nous, des cyber-cafés bien moins chers que chez nous, des Mc Donald comme partout, on se sent bien à La Paz!
Mais reprenons.
Noël...
C'était l'une des questions que je me posais, oú allais-je passer Noël?
Noël est une fête, il n'est donc pas permis de la passer tout seul...
Je ne voulais pas me forcer non plus à trouver obligatoirement des "amis" juste pour l'occasion...
Je me suis donc "laisser faire" et ce fût finalement très reussi.
Aterri dans une auberge de jeunesse à Bonito (Brésil), j'y ai rencontré 2 familles franÇaises plus que sympathiques...
Messe locale:
Un curé, bien zélé, affirmant que le père noël n'est qu'une vaste fumisterie commerciale et anticléricale.
Des enfants, interrogeant du regard les parents...
Ces même parents, furieux!
Atypique!
A suivi un petit dîner en famille dans un restaurant de la ville.
Température extérieure : 30C
Température de la bouteille de vin "franÇaise" importée spécialement pour l'occasion : idéale!
L'essentiel. Nous étions comblés...!!
Merci donc à ces 2 familles, pour leur simplicité et leur sincérité.
3 petits jours puis s'en allèrent...
Moi, je décidais de rester!
C'est qu'à Bonito, on ne s'ennuie pas!
Nage en rivières au milieu des poissons et en pleine forêt, randonnées avec cascades et baignoires naturelles pour se baigner (c'est qu'il fait vraiment chaud au Brésil...), cheval, grottes, visites de "fazendas" gigantesques...
Que la nature est belle...
S'imposait dans la foulée une petite visite du Pantanal, région située un peu plus au nord mais toujours dans l'état du Mato Grosso do Sul.
Encore plus beau! Si,si...
Tellement sauvage...
J'en pleure encore!
5 jours dans un camp, sans eau ni électricité.
1 guide brésilien, 2 cuisiniers, 2 israéliennes, 4 brésiliennes, 2 australiennes, 1 polono-espagnole et... moi... seule homme, pardon seul homme.
Conclusion : la femme à besoin d'une douche (surtout quand il n'y en a pas) sinon elle s'énerve. L'homme (ben oui, moi), s'énerve moins, lui.
Mis à part ce petit problème d'higiène qui ne m'a vraiment pas dérangé,
nous avons vécu un moment très fort : celui de vivre en parfaite harmonie avec la Nature.
Lever à 05h00 du matin (il y en a pour qui ce n'est pas très naturel mais continuons), marche de 03h00 au milieu des marécages, prairies et bois pour observation des animaux. C'est fou! Ça pullule!
Cerfs, cochons sauvages, singes, tatous, serpents, oiseaux, autruches, renards et bien sûr... jacarés (crocodile local).
Et les plus nombreux sont... tous ceux que j'oublie! C'est dingue hein?!
Vers 08h30 petit dej. (après 03h00 de marche sans rien dans le ventre c'est agréable). Qu'est-ce que ça peut manger une fille qui a faim!
Vers 10h30, (c'est long un petit dej. quand les filles ont faim), enseignement et techniques de survie dans la jungle...
On a surtout appris des trucs genre "comment faire un bracelet avec une feuille de Bromélia en moins de 30 minutes". Encore les filles, vous comprenez...
Après le déjeuner... sieste dans les hamacs.
Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est agréable!
Aucun souci, juste des moustiques...
Le premier jour, beaucoup. Le dernier jour, pas.
Eh oui les filles, c'est pour cela qu'il n'y a pas de douche dans le Pantanal!
Reveil vers 15h00 pour aller à la pêche au Pirahnas.
Un fil enroulé autour d'une boîte de conserve, un hameçon avec un morceau de bidoche et un bipède pour manoeuvrer le tout.
le guide prend la parole:
"Aujourd'hui, dans le rôle des bipèdes, 6 filles et un français!"
"Euh d'abord le français c'est aussi un homme!"
"Et bien vas-y l'HOMME! Il suffit de rentrer dans l'eau jusqu'à la taille puis de lancer ton hameçon!"
Figurez-vous que je ne me suis jamais sentie aussi fille qu'à ce moment là...
"Ahhh, bon... Et ils sont grands comment les pirahnas?"
"40 centimètres"
"Avec ou sans la queue?"
"Tu as déjà vu une dent avec une queue???"
"OK, OK, t'énerve pas le brésilien, j'y vais!
Et puis non! Les femmes d'abord! Question de principe et d'éducation!"
Quel Gentleman ce français...
Bref, un pirahna ce n'est vraiment pas dangereux. Ça aime la viande et pas les os. Je n'ai donc pas été inquiété...
Nous avons quand même réussi à pêcher 2 de ces bestiaux.
Les dents sont vraiment impressionantes...
La chair fine et délicieuse...
Le soleil se couche.
Crapauds et criquets répètent leurs gammes.
La nuit s'habille...
Ici la nuit n'est ni noire ni inquiétante de silence.
La nuit est belle. La nuit est vivante!
Moi, et j'en suis désolé, j'ai sommeil...
Instant si fort que celui durant lequel on remercie Dieu pour cette journée si simple, si joyeuse, si belle, si vraie...
MERCI!
Sans transition, je me réveille un matin... en Bolivie!
Enfin, après 2 mois de Brésil.
Monnaie différente, gens différents, tout change et surtout les prix!
Ici la vie est 4 fois moins chère qu'au Brésil...
C'est agréable.
J'attaque!
Je suis en pleine forme!
Et très vite je suis calmé...
La piste qui va de la frontière à Santa Cruz (on m'avait prévenu!) est impraticable... Flaques de boue de 50cms de profondeur, ornières, pierres...
Vitesse moyenne du style : 1 km par jour!
Demi-tour et direction la gare. Il y a un train par jour. Je retrouve un anglais et un australien que j'avais rencontré au Brésil.
Nous achetons nos billets ensemble pour le lendemain. Ouf, il restait des places... 18h00 de voyage sans possibilité de sortir ni d'ailleurs de bouger : Daniel, l'anglais, mesure 1m95 et doit peser 100kgs. Il est gentil mais il est à côté de moi...
Santa Cruz est une ville riche, c'est la capitale économique du pays.
Climat similaire au brésil.
C'est parti! Je vais enfin attaquer la Cordillière!
BLAM!
C'est a peu près le bruit que vient d'émettre le projectile lancée d'une voiture (elle même lancée a près de 100kms/h) et explosant sur mon rein gauche...!!!
Choc brutal. Douleur immédiate et vive.
Je réalise à peine. Heureusement, je ne suis pas tombé.
La voiture, elle, est déjà loin...
Welcome to Bolivia!
La grimpette commence. Il est en forme le Dahut! Serait-ce cette jambe plus courte qui l'aiderait...?
Cochabamba. 2700m. Rien de très intéressant.
On continue.
Plus que 430kms pour arriver à La Paz.
Facile!
Ben Dahut! qu'est-ce qu'il t'arrive? Tu as l'air tout flagada!
Il fait froid, il pleut, je suis maintenant à plus de 4000m, visibilité nulle : Je suis dans les nuages...
Ma tête fait boum-boum, je n'arrive plus à respirer, je vomis mais surtout... j'ai ma première diarrhée!
4 mois et demi que j'étais parti et toujours pas la moindre petite alarme de santé! Frustrant, non?
Lá, je suis comblé! Tout, d'un seul coup!
Je trouve un petit centre pastoral perdu à 4002m. Le père n'est pas présent mais je peux rester le temps que je veux...
3 jours sans manger ni dormir.
Je crois que j'ai une drôle de tête...
Je me vide entièrement et paradoxalement je me sens de mieux en mieux.
Faible, certes, mais comme "nettoyé".
Je ne me nourri pas non pas parce que je n'ai pas faim mais plûtòt pour éviter de "nourrir le mal".
Je le sens ce mal. Je le personnifie presque.
Il faut l'expulser.
Je décide d'aller rendre visite à la voisine sans savoir pourquoi.
Bolivienne pure souche, 65 ans. Elle vit seule et tient une sorte de buvette.
Immédiatement, elle branche la conversation sur la religion et me parle du mal quiest en nous!
"Le téléphone arabe fonctionne aussi ici?"
En fait, elle a simplement du voir ma pauvre tête de déterré...
Bref, elle m'affirme que le meilleur remède c'est sans aucun doute...
"la Palabra de Dios!"
02h00 à discuter de cette palabra. Elle récite les psaumes par coeur (en espagnol et en quechua s'il vous plait!), chante des hymnes...
Dehors il pleut (ne soyez pas mauvaise langue, il pleuvait déjà avant qu'elle ne commence à chanter...), nous sommes perdus à 4002m...
Nous sommes heureux...
Sa foi m'impressionne.
Je suis guéri!
Je n'ai plus mal à la tête...!!!!!
Il faut repartir...
Sur la route, beaucoup de chiens errants. Chaque fois ils m'attaquent.
Les enfants hurlent "eh gringo!"
Il fait froid, il pleut toujours...
Je m'arrête boire un thé de coca bouillant.
Impossible de parler avec ces campesinos.
Très fermés, le contact est casi impossible.
La vie est si dure ici!
Rien.
Un peu d'herbe pour les quelques vaches, moutons et lamas...
On cultive vaguement...
Les écoles sont rares et loins.
On mange une soupe par jour...
Humilité, docilité, travail.
Ici, on s'écrase, on est écrasé.
la Nature décide...
Jamais je n'ai entendu une personne se plaindre de quoi que ce soit et surtout de ce temps pourri!
Chez nous,nous avons tant l'habitude de tout contrôler (il suffit d'appuyer sur un bouton de la télécommande pour obtenir ce que l'on veut...) que la moindre chose sur laquelle notre si "grand pouvoir" ne peut rien, nous énerve au plus haut point!
La météo! Impossible à contrôler... Que cest énervant, n'est-ce-pas?
Nous, nous ralons parce qu'elle gache nos vacances. Eux ils ne ralent pas parceque cela gache leur culture...
Bonne leçon d'humilité et de respect de la nature!
On est pourri mes amis!
L'altiplano. C'est plat. Environ 3700m d'altitude.
Montagnes de part et d'autre, au loin, érodées par le vent.
Tout est courbe.
S'il ne faisait pas si froid et sans cette pluie cinglante, ce serait si doux...
Paysages grandioses.
Quel caractère!
Je comprends mieux ces pauvres paysans...
Ils sont beaux eux aussi!
Je suis fatigué mais heureux.
Un trou.
C'est La Paz.
J'y tombe, accueilli par la merveilleuse famille Tejada...
Quel bonheur!
La vie est si belle quand elle est simple...
Dieu, des rencontres vraies,la Nature...
A bientôt et merci pour votre soutien et vos prières.
Olivier Peix