Impressions d'Olivier du 22 Novembre!!!



Rio, Rio, 10 jours d'arrêt !
Il faut dire que la vie est paisible ici : 30-35 degres, plages magnifiques,
soleil la journée, pluie pour se rafraichir le soir... Bref, c'est un site exceptionnel pour touristes et j'en suis un, ça tombe bien !

Le mois et demi d'Afrique s'est deroulé à merveille.
Pas un seul probleme de santé (même pas une petite diarrée!!).
Je remercie donc le medecin qui est la cause de cette non-maladie et qui,
par ces nombreux conseils, m'a permis d'éviter tant de soucis...
Les jambes, elles, n'ont eu le droit que de tourner. Interdiction formelle
de se plaindre !
C'est quand même encore la tête qui commande non ?!
A cela, vous additionnez des rencontres, beaucoup de rencontres, plein de rencontres dans des paysages aussi variés que beaux et vous obtenez ce que l'on appelle un "quotidien".
La difference avec un "quotidien" c'est qu'ici on ne connait jamais a l'avance le nombre de pages, ni le nom des rubriques.
"Inch Allah" vous connaissez ?
En Afrique, on ne programme pas son quotidien ni sa vie.
On vit la vie que Dieu nous donne.
Chaque jour est un cadeau de Dieu.
Dès que l'on parle du lendemain ou même de plus tard dans la journée, le "si Dieu veut" rappelle qui est le Maitre.
Nous ne sommes pas maitres de notre vie.
Nous ne sommes maitres que de nos actions.
Voila peut-être pourquoi les Musulmans sont si accueillants (je parle là des vrais Musulmans...)
Pour l'anecdote, je rentre un jour dans une boutique de village en vue d'acheter un morceau de pain. Je n'ai pas eu mon morceau de pain mais j'ai été invité à déjeuner! Pas très commercant le commercant!
En fait, il a vu que j'étais etranger (c'etait facile...) et comme lui même déjeunait avec sa femme, il m'a invité.
Resultat, je suis passé d'un mirage de morceau de pain a une tagine de poisson et de riz bien réelle!
Explication : "imaginez que vous soyez reparti avec votre seul morceau de pain et qu'il soit resté de la tagine ?!!!"
Et il rajoute : "cette nourriture je ne l'ai que parce que Dieu l'a bien voulu. Elle ne m'appartient pas."
Je me suis senti bien ridicule au moment de partir, avec mon ´merci´ de Francais.
Et ce n'est là qu'un exemple parmi tant d'autres...
Ils ont été tres nombreux de ce genre au Maroc et au Senegal, moins en Mauritanie.
C'est compréhensible.
Allez vivre 1 semaine dans le désert et vous comprendrez.
La Mauritanie est très pauvre : pas de route, pas d'eau, rien quoi !
Seulement du poisson (oui, il y a quand même la mer...)
Le désert est partout, il dicte tout.
S'il decide de s'énerver un peu en envoyant du sable a droite et a gauche alors tout le monde s'écrase. Et c'est souvent le cas.
Le Mauritanien est donc écrasé, résigné. Sinon il meure.
Il se deplace au gré des troupeaux qui eux-même se deplacent au gré de la végétation ou plutôt de l'hypothetique végétation.
Partout on sent les luttes pour survivre.
Il n'y a qu'à regarder le peu de verdure. Les buissons sont composés a 99,9% d'épines et le reste de bois...!!!
Vous aimeriez vous être un buisson, faire des efforts pour donner du vert tendre et vous retrouvez finalement devoré par une chevre qui sera elle même mangée (non sans avoir été exploité en plus!) ?
Ici il faut savoir se défendre !
Le buisson et le Mauritanien ont choisi les épines...
Ne vous approchez pas trop !
Je pense que la plus grande victime dans ce monde cruel est le mouton...
Il erre, broutant le sable, l'air debile pour se retrouver finalement embroché sans pitié...
Je n'ai donc peur que d'une chose dans le desert : être pris pour un mouton!
Il faut dire que souvent dans la vie j'ai broute du sable, l'air débile...
Alors, je pédale.
Le mouton, lui, ne sait pas pédaler.

Le fleuve Sénégal, qui est aussi la frontiere entre la Mauritanie et le Senegal, marque un changement que j'ai trouvé considerable.
De l'autre coté tout est vert, tout hurle, tout chante, tout remue.
Nous sommes a Rosso-senegal!
Passés les incontournables "racketeurs des frontieres", je retrouve avec joie les cris des enfants les sourires des femmes et les questions des hommes.
Le Sénégal est joyeux.
Normal, la saison des pluies vient de se terminer et ils ont de l'eau partout !
Je decouvre les villages de cases mais aussi Saint-Louis et enfin Dakar. Partout l'accueil est super.
J'ai l'impression d'être dans un reve lorsque je me retrouve apres une journée de vélo assis devant la case d'un chef de village, trois plats différents devant moi et avec 50 paires d'yeux d'enfants me fixant...
Instants magiques !
Inversement, Dakar n'a rien de magique.
Aucun interet particulier.
il faut lutter a chaque instant pour ne pas se faire bouffer par des brouteurs de touristes...
J'adopte la technique du Mauritanien, celle des épines...
Derniers instants Africains.
Et Rio c'est comment ?

Rio c'est totalement différent.
Ici, il n'y a plus de musulman.
Donc, il n'y a plus de foulard.
Les foulards retirés, il reste les femmes.
Le choc est brutal.
Je pensais que c'était un mythe...
En fait, Rio est la ville de tous les contrastes.
Une diversité extaordinaire, de races d'abord. Blonds, noirs et Indiens se mélangent.
Le paysage est lui aussi très riche. Des plages magnifiques bien sur mais aussi des montagnes (dans la ville) et la plus grande forêt urbaine du monde font que l'on trouve toutes les activités possibles de la randonnée au jet-ski en passant par le delta-plane...
Et puis la pauvreté qui cotoie la richesse. Ca non plus ce n'est pas un mythe.
Le plus étonnant est que tout le monde semble vivre en parfaite harmonie malgrè ces diversités...
Bon, il y a bien évidement la fusillade quotidienne mais cela fait partie de la vie. Alors on se couche pendant quelques minutes et on se relève comme si de rien n'était.
Tranquille le Carioca...
Pour ma part, j'évite encore les fusillades. Je ne me sens pas prêt tout simplement.
Ville étrange.
Les hommes sont aussi musclés que les femmes sont belles, les velos absents car dequillés par les voitures...
Et moi dans tout cela ?
60 kilos, à vélo...
Je me sens bien.
Tout le monde se sent bien ici.
En Afrique on se sent bien car l'islam veut que l'etranger soit bien accueilli.
Ici on se sent bien parce que paradoxalement personne n'est différent tellement tout le monde est différent...
Beaux, laids, riches, pauvres, noirs, rouges, roux jouent au football ensemble...
Magique la partie de football sur la plage a 23h00 !
Rio vit.
J'aimerai maintenant découvrir ce qu'il y a dans le coeur de ces corps si bien sculptés.
Si l'Afrique vit spontanement, au rythme du coeur, Rio semble plus vivre au rythme des sens...
Mais attention au sens si ce n'est pas celui de Dieu...

Merci a tous pour votre soutien.
Je pense a vous. C'est la seule chose qui soit programmé dans mon "quotidien"...
Par ce petit texte que vous venez de lire, j'essaye de vous livrer mes impressions, toujours spontanément, sans préparation.
Mes journées sont comme cela : spontanées, preparées par Dieu seul.
Ce sont de vraies journées.
Et même si j'ai un peu la "saudade" (intraduisible) le moral est a bloc.
Grâce à Dieu et à vous...

A très bientôt.
Bon courage

Olivier Peix